« Peut-être est-ce dans le catalogue d’une exposition sur les îles de la Seine, accueillie en 2016 par le pavillon de l’Arsenal, que j’ai lu cette information, à propos de l’Ile-Saint-Denis, comme quoi elle était peuplée autrefois, au moins en partie, de lavandières et de scaphandriers, ces derniers employés à la pose de câbles ou de canalisations dans les profondeurs de la Seine. Aussi Ravachol, qui lui-même y habita quelque temps au numéro 2 du quai de la Marine, au lieu de rater des attentats et de périr sur l’échafaud – le couperet tombant, nous assure-t-on, au moment précis où il vient de s’écrier « Vive la Ré… », de telle façon qu’un doute subsistera toujours sur le point de savoir s’il s’agissait de la République ou de la Révolution, bien que la seconde de ces hypothèses soit de plus loin la plus vraisemblable -,ainsi Ravachol aurait-il pu couler dans l’Ile-Saint-Denis des jours tranquilles, entre une épouse lavandière et deux ou trois beaux-frères scaphandriers ».
Le Pont de Bezons, p. 117-118, Ed. P.O.L, 2020